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Dans quel mesure adopter une transition écologique durable ?

31 mars 2021

Caen enlève le bitume au pied des arbres pour verdir la ville

Laisser un peu plus de place à la nature sur les trottoirs de la ville de Caen, tout en assurant l'accessibilité pour les piétons : c'est le but du programme de débitumisation lancé cette semaine boulevard Bertrand. Les travaux sur d'autres sites doivent suivre dans les prochains mois.

Le premier chantier de débitumisation à Caen a été lancé ce lundiLe premier chantier de débitumisation à Caen a été lancé ce lundi © Radio France - Morgane Heuclin-Reffait

Des arbres aux troncs coincés dans le bitume : c'est ce que souhaite faire disparaitre la ville de Caen avec le lancement de travaux pour verdir les trottoirs. "L'idée, c'est que la nature reprenne un peu ses droits, lance Julie Callberg-Ellen, maire adjointe en charge de la transition écologique. Plutôt que d'avoir des agents qui enlèvent les petites herbes dans le bitume, les laisser pousser". Le chantier a démarré lundi boulevard Bertrand, pour un coût de 20.000 euros.

Intérêt écologique et pratique

"On a ciblé des rues dans lesquelles on a des alignements d'arbres enfermés dans du bitume, sur des trottoirs larges, précise l'élue. On s'est dit qu'on pouvait casser l'enrobé et mettre un tapis vert à leurs pieds". "C'est beaucoup _plus facile d'enlever du bitume pour y faire pousser de la pelouse que de creuser pour planter un arbre_, ajoute Ludwig Willaume. Il faut distinguer débitumisation et végétalisation". Cela coûte aussi moins cher : le budget annuel prévu pour le projet, avec la sélection de différents sites, est de 200.000 euros

De quoi permettre une meilleure infiltration des eaux de pluie et une lutte plus efficace contre les effets de chaleur. L'entretien sera peu fréquent, avec quatre à six tontes par an. La ville prévoit de mettre, comme dans les cimetières,"un _mélange de pierres et terre stabilisé pour qu'on puisse marcher dessus_, en gardant l'effet drainant, plus naturel, et qui on l'espère pourra faire revenir la biodiversité", indique Julie Callberg-Ellen. 

L'aspect du boulevard Bertrand une fois les travaux terminésL'aspect du boulevard Bertrand une fois les travaux terminés - Caen la mer

Garder l'accessibilité

"On a référencé plusieurs lieux, on va en discuter avec les conseillers municipaux de quartiers, précise Ludwig Willaume. Le but, c'est de _ne pas faire que le centre-ville_, il y a plein d'artères avec des alignements d'arbres qu'on peut ainsi transformer, verdir en pied de mur tout en maintenant les cheminements en surface dure pour les piétons". Un espace de deux mètres de large minimum doit ainsi être conservé, afin d'assurer la circulation des personnes en situation de handicap. 

Le calendrier précis et le nombre de trottoirs qui vont ainsi être réaménagés n'est pour l'heure pas arrêté. Pas question d'engager des travaux lourds qui pourraient avoir un impact sur la circulation. "On veut enlever le bitume là où il n'est pas justifié, voire où il fait du mal", lance Julie Callberg-Ellen.

Résumé: Ce document textuelle publié sur france Bleu nous fait part de changement radicale dans la ville de Caen, ou les élus locaux on décider de débitumé le pied des alignement d'arbres. Pour ainsi permettre une meilleur infiltrartion au pied des arbres et lutter contre les effet de la reverbération de la chaleur. Ainsi la solution retenue et un mélange terre-pierre pour garder l'accessibilité tout en pouvant semer du gazon et pouvoir faire revenir la biodiversité.   

Auteur: Morgan Heuclin-Reffait, journaliste radio et web publié sur france Bleu

URL: https://www.francebleu.fr/infos/environnement/caen-programme-verdissement-trottoirs-arbres-enlever-bitume-1603299062

 

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31 mars 2021

Plus verts et avec moins de voitures, découvrez les nouveaux Champs-Élysées

L’urbaniste Philippe Chiambaretta a travaillé à l’aménagement et la circulation de l’avenue, de la Concorde et de l’Étoile. Le projet sera soumis au vote des Parisiens le 14 février au Pavillon de l’Arsenal.

L’exposition «Champs-Élysées, histoire et perspectives» ouvre ses portes le 14 février au Pavillon de l’Arsenal, à Paris. Les visiteurs pourront y découvrir une Vision 2030 de la célèbre artère parisienne. Loin de se cantonner à l’architecture stricto sensu, cet exercice de prospective revendique une «approche de recherche transdisciplinaire», aux confins de l’urbanisme et de l’Histoire. Les mues des Champs au fil des siècles sont documentées par une myriade de supports visuels et d’archives - vidéos, photographies, cartes -, qui mettent en perspective la métamorphose à venir.

Une avenue méconnaissable, largement dédiée aux piétons, et recouverte d’un revêtement clair. L’architecte et urbaniste Philippe Chiambaretta (PCA-Stream) a imaginé ce que pourraient être les Champs Élysées, délestés d’une grande partie des 64 000 véhicules qui l’empruntent chaque jour. Son projet englobe les 2,5 kilomètres courant entre la Place de la Concorde et celle de l’Étoile. Il suggère de piétonniser la Concorde, de réhabiliter les 15 hectares de jardins du bas des Champs et passer de quatre à deux voies sur l’avenue. Kiosques et arbres feraient leur apparition sur les trottoirs, qui se fondraient dans la chaussée.

» Les Champs des possibles: la «Vision 2030» des Champs-Élysées

Les Champs des possibles

 

Destiné à alimenter la réflexion, plus qu’à être appliqué tel quel, ce livre blanc a été commandé par le Comité des Champs Élysées. Ce dernier, qui rassemble les grandes enseignes de l’avenue, a identifié plusieurs maux dont souffre le quartier. Perçu comme touristique, cher, pollué, voire peu sécuritaire, il est boudé par les parisiens. Les derniers travaux d’envergure datent de 1994, année où le maire de Paris Jacques Chirac avait chargé les architectes Wilmotte et Foster d’élargir les trottoirs.

Depuis, les Champs ont «vieilli», même s’ils ont réussi à attirer des grandes marques internationales. Les jardins quant à eux, sont en déshérence, et plus personne ne se risque à coller l’étiquette flatteuse de «plus belle avenue du monde» aux Champs-Élysées.

Passé ce constat, il n’est pas si facile de toucher à cet endroit emblématique, chargé d’histoire et qui plus est, classé. Le projet du Comité, qui a réussi à s’inviter dans les municipales, soulève plusieurs questions, dont celle de la place de la voiture dans la ville. Ou celle, plus large, de la transformation de quartiers centraux en espaces de promenade.

Tous ceux qui voudront donner leur avis sur le projet pourront le faire au Pavillon de l’Arsenal, à Paris, à partir du 14 février. Ou sur la plateforme make.org.

Résumé: Ce document textuelle nous fait part d'une volonté de changemet d'aspect des champs Elysées pour redinamiser l'avenue et la mettre dans l'air du temps. Le tout en prenant en compte plusieur critére dont notament la sécurisation et la pollution. Avec comme projet la mise en place d'un revetement claire et la réduction des voie de circulation passant de 4 voie a seulement 2 voie. Ce projet a été travaillé par l'architecte, urbaniste Philippe Chiambaretta  a la demande du Comité des Champs Elysées.
Auteur: Claire Bommelaer et Erwana Le Guen, Journaliste culture pour le Figaro
31 mars 2021

Municipales : des maires verts poussent partout en France

Déferlante

Par

Publié le 29/06/2020

Lyon, Marseille, Strasbourg, Bordeaux, Tours... Les écologistes l’ont emporté dans de nombreuses villes au second tour des municipales ce 28 juin.

Qui c’est les plus forts ? Evidemment, c’est les Verts ! L’hymne de l’AS Saint-Etienne vaudrait presque résumé du second tour des élections municipales, ce dimanche 28 juin. De Lyon à Strasbourg, de Bordeaux à Tours, en passant par Besançon, Poitiers ou Colombes, une déferlante verte s’est confirmée lors de cette soirée électorale à mesure que tombaient les résultats. Et de parfaits inconnus écolos, pour la plupart élus avec le soutien d’autres partis de gauche, s’apprêtent à prendre les rênes de nombreuses grandes villes.

Bordeaux devient écolo après 73 ans à droite

A Lyon, l’écologiste Grégory Doucet, jamais élu auparavant, s’empare de la troisième ville de France avec une liste qui rassemble Europe Ecologie-Les Verts, le PS, le Parti communiste et La France insoumise. Les écolos sont également arrivés en tête dans l’élection à la métropole de Lyon, l’échelon qui concentre désormais l’essentiel des compétences.

Le coup de tonnerre est encore plus retentissant à Bordeaux, dont la mairie était à droite depuis... 73 ans. Pierre Hurmic, élu historique de l’opposition municipale, l’a emporté malgré l’alliance entre le maire sortant, successeur d’Alain Juppé, et le candidat de La République en marche, mais aussi en dépit du maintien de l’anticapitaliste Philippe Poutou au second tour.

A Marseille, c’est une militante écologiste aussi qui l’emporte, mais à la tête d’une liste initiée non par EELV, mais par les autres partis de gauche et le milieu associatif, dénommée le Printemps Marseillais. La plupart des nouveaux maires écolos avaient d’ailleurs conclu des alliances à gauche, comme Emmanuel Denis, qui a fait basculer Tours, ou Anne Vignot, victorieuse à Besançon. Mais à Strasbourg, la candidate EELV Jeanne Barseghian l’a emporté malgré le maintien d’une liste PS. A Annecy, François Astorg a fait trébucher le maire UDI sortant, Jean-Luc Rigaut, en s’alliant avec une députée macroniste dissidente. Et à Poitiers, la jeune Léonore Moncond’huy (30 ans) a eu raison du socialiste Alain Claeys, qui briguait un troisième mandat.

Difficile, toutefois, de tirer une leçon politique générale d’un scrutin aussi biaisé par l’ombre du coronavirus.

Il s’en est fallu d’un cheveu pour que les écologistes fassent également tomber Lille dans leur escarcelle, le candidat EELV Stéphane Baly ayant échoué de très peu face à la sortante Martine Aubry. Même situation à Metz, où seuls 200 voix séparent le vainqueur François Grosdidier (LR) de la liste écolo. Il n’empêche : les métropoles françaises sont désormais constellées de vert. En tenant compte de leurs alliances, les écolos sont désormais présents dans les équipes municipales de 7 des 10 plus grandes villes de France.

« Ce qui a gagné ce soir, me semble-t-il, c'est la volonté d'une écologie concrète, d'une écologie en action », a salué sur TF1 l’eurodéputé écolo Yannick Jadot, qui se verrait bien candidat à l’élection présidentielle. Les nouveaux maires verts marcheront dans les pas d’Eric Piolle, seul maire EELV élu en 2014, qui songe lui aussi à 2022. Ce qui promet des lendemains aussi euphoriques que tendus dans les arcanes du parti écologiste.

Difficile, toutefois, de tirer une leçon politique générale d’un scrutin aussi biaisé par l’ombre du coronavirus. Ce dimanche, l’abstention a culminé aux alentours de 60%, un record pour des municipales sous la Ve République ! Mais ce second tour sonne tout de même comme un signal de défiance de la population urbaine à Emmanuel Macron, alors que dans plusieurs grandes villes, La République en marche a fait alliance avec la droite contre les Verts. Et ce, alors que le chef de l’Etat ne cesse de clamer sa bonne volonté en matière de transition écologique. De quoi installer un nouveau clivage, en tout cas au sein de la minorité de citoyens qui a voté ce dimanche ?

10 mars 2021

Caricature

Transition énergétique : le gouvernement sait-il où il va ? - Chroniques de l'Anthropocène

Auteur: Patrick Redon, dit Red! est né en 1962 à Orléans.

Red ! est un caricaturiste, dessinateur de bande dessinée et dessinateur de presse français. Il collabore avec de nombreux mensuels pour lesquels il aborde le dessin satirique, le dessin d’humour, le dessin sportif et les reportages dessinés.Il travaille régulièrement pour Le Ravi, Le Foot (magazine mensuel sur le football), L'âge de faire (mensuel des alternatives), Reporter (Le quotidien de l’écologie) et pour l'association Agir pour l’Environnement.

Source: Publié sur Médiapart, le 19 mai 2017, Google

Répond a la problématique:  Dans quel mesure addopter une transition écologique durable? car il fait passer un message sur la transition écologique du points de vue politique sur la prise de décision. 

10 mars 2021

Le véhicule électrique, pas toujours si vertueux

Suivant son lieu de production, et les matériaux employés, le bilan carbone d’une voiture électrique varie fortement.

Par Jean-Pierre Lagarde

Publié le 08 avril 2020 à 12h00

S’il ne pollue pas en circulant, le véhicule électrique peut avoir pollué au moment de sa fabrication, et lors de son transport. FRANK CHMURA

Face aux critiques et aux louanges adressées régulièrement aux véhicules électriques, le think tank Arval Mobility Observatory a voulu faire la lumière, avec le cabinet Eurogroup Consulting, sur leurs vertus réelles. Comme l’explique son président, François Piot, « au moment où le véhicule électrique est de plus en plus présenté comme la meilleure alternative au véhicule thermique pour limiter les émissions de CO2, il apparaît nécessaire de pouvoir établir une comparaison fiable ».

Lire aussi Les véhicules hydrogène prêts à prendre la route

Dans ses calculs, cette étude considère systématiquement toutes les émissions de CO2 relevées pour la fabrication des voitures et de leurs batteries, celles liées à la production et à l’extraction des énergies qui leur sont nécessaires pour circuler et, bien sûr, toutes celles inhérentes à l’acheminement des produits et à la distribution du carburant. Enfin, pour une comparaison pertinente, les pays de production des véhicules électriques et de leurs batteries sont également pris en compte.

A titre d’exemple, « une voiture électrique produite avec sa batterie en Norvège et circulant dans ce pays ne devra parcourir que 8 000 km pour compenser les émissions de CO2 qui ont été nécessaires à sa production et sa circulation, détaille François Piot. Ce pays offre en effet un bilan CO2 très vertueux grâce à un mix de production électrique hydraulique de 97 %. Même si cette performance s’appuie sur la production de pétrole en mer du Nord, laquelle place la Norvège au 7e rang des pays producteurs de pétrole et au deuxième rang des exportateurs de gaz dans le monde. »

« Le véhicule électrique ne peut être totalement vertueux que si toutes les précautions sanitaires et humaines sont prises dans la chaîne de production des voitures »

Autre exemple cité par François Piot, la Chine, où 74 % de l’électricité est produite avec 6 000 centrales thermiques à charbon. Ici, une voiture électrique produite et circulant en Chine, dotée d’une batterie fabriquée sur place, devra parcourir 180 000 km avant de commencer à compenser les émissions de CO2 qui ont été nécessaires à sa fabrication. En France, où 78 % de l’énergie électrique est produite par le nucléaire, une voiture et sa batterie produites et circulant sur place devront parcourir 16 800 km pour compenser les émissions de CO2 de la production.

Pas question ici d’occulter les risques d’incidents dans les centrales, et encore moins la pollution occasionnée par les déchets nucléaires enfouis sous terre. De même, l’étude n’écarte pas les risques sur la santé que font peser les méthodes d’extraction industrielles ou artisanales du cobalt au Congo, nécessaire à la production des batteries des voitures électriques ; ni ceux du lithium, du nickel et du graphite, qui mettent souvent en péril l’équilibre écologique des pays d’où ils sont extraits.

Réchauffement climatique

Dès lors, estime François Piot, « le véhicule électrique ne peut être totalement vertueux que si toutes les précautions sanitaires et humaines sont prises dans la chaîne de production des voitures ». Surtout, constate le président de cet observatoire des flottes, « seule une partie du monde essaie de réduire l’effet de serre, alors que, dans le même temps, dix-sept pays dans le monde s’apprêtent à créer de nouvelles centrales à charbon, lesquelles seront plus nocives en termes d’émissions de CO2 que les économies qui auront pu être réalisées par ailleurs. Si l’on veut continuer à faire des efforts pour réduire les émissions de CO2, il faut aussi aider les autres pays à faire des efforts dans ce sens. »

On retrouve cet écart de performance au travers du mix énergétique des différents pays. En Chine, le bilan carbone d’un véhicule électrique est équivalent à celui d’un véhicule thermique. Une voiture telle que la Renault Zoe roulant en Chine sera responsable de l’émission de 126 g/km de CO2, soit presque autant qu’une Renault Clio en France (135 g/km de CO2).

De même, sur la durée de vie du véhicule (195 000 km pour un électrique), remplacer une Clio par une Zoe en France réduit les émissions de CO2 de 23 tonnes, tandis que remplacer une Clio par une Zoe en Allemagne réduit les émissions de CO2 de seulement 10 tonnes. Autrement dit, au regard du réchauffement climatique, en Allemagne, il est deux fois moins efficace qu’en France de remplacer une voiture thermique par une voiture électrique.
Des efforts importants restent donc à mener pour que la production d’un véhicule électrique soit moins gourmande en énergie et afin d’augmenter le plus largement dans le monde la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité. C’est de cette façon que la voiture électrique trouvera sa reconnaissance. En attendant, on se rassurera en sachant que le rendement d’un moteur électrique est trois fois supérieur à celui d’un véhicule thermique et qu’il ne rejette localement aucun gramme de CO2 ni gaz polluants.

Résumé:  Ce document textuelle nous parle de l'innovation en matiére de voiture électrique pour remplacer peu a peu les véhicules thermique. Mais il s'avère que les véhicules éléctrique censsé etre plus propre en matiére d'émision de CO2, pollue énormement pendant leur période de fabrication. Et aussi pour la recharge des batteries car les déchets nucléaire sont enfouis sous terre. Les minerait  extrait du sol nécessaire pour la production des batteries mettent souvent en péril l’équilibre écologique des pays.

Auteur: Jean-Pierre Lagarde, Journaliste spécialisé automobile (commerce-industrie)

 URL:  https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/08/le-vehicule-electrique-pas-toujours-si-vertueux_6035982_3234.html

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10 mars 2021

La face sombre de la transition écologique

Courrier internationaljeudi 4 mars 2021
Dessin de Lee Woodgate, Royaume-Uni.
IKON IMAGES
La promesse de Boris Johnson de mener le Royaume-Uni à une neutralité carbone d’ici à 2050 est-elle tenable ? Et surtout, à quel prix ? La révolution énergétique a un coût économique mais aussi environnemental : la fabrication des éoliennes entraîne une surexploitation forestière en Équateur (lire ci-contre) ; la croissance des énergies renouvelables pousse aussi à l'extraction des terres rares, particulièrement polluante (p. 31). Avec des matériaux peu adaptés, comme le plastique, et des filières de tri et de transformation pas toujours à la hauteur, le recyclage des déchets laisse aussi parfois à désirer (p. 34). La solution ? Consommer moins, estime la chaîne américaine CNBC (p. 36).
En Équateur, le balsa emporté par la fièvre éolienne
—The Economist (extraits) Londres
D’Ewegono (Équateur)
A la fin de 2019, les premiers bûcherons sont arrivés à Ewegono, un village où vivent neuf familles huaoranis, sur la rivière Curaray, au cœur de l’Amazonie équatorienne. Ils cherchaient du balsa. Cette essence à croissance rapide, dont le bois sert à fabriquer les pales d’éoliennes, connaissait alors une pénurie mondiale. Au début, les villageois “ont attrapé des tronçonneuses, des haches et des machettes pour abattre les arbres”, explique le chef du village, Saúl Nihua. Ils pouvaient gagner jusqu’à 150 dollars [123 euros] par jour, une fortune dans une région où la plupart des gens n’ont pas de travail.
La récolte a très vite dégénéré en foire d’empoigne. Quelques bûcherons ont obtenu des permis avec l’aide des Huaoranis, mais d’autres en ont fabriqué des faux et ont envahi la réserve indigène. Les habitants des localités moins écartées coupaient autant de balsas qu’ils le pouvaient, entassant les troncs en bordure de la route d’Arajuno, la ville la plus proche, raconte Saúl Nihua. Des acheteurs arrivant avec leurs camions payaient à peine 1,50 dollar [1,23 euro] par arbre. “Ils ont massacré la végétation, au mépris des limites légales”, déplore Saúl Nihua, qui reconnaît sa part de responsabilité. Il a en effet encouragé les Huaoranis à gagner de l’argent grâce à ce bois si prisé. L’argent et l’alcool ont coulé à flots et alimenté les violences familiales.
La crise trouve son origine à des océans de là, au sein des plus grandes économies mondiales confrontées à la croissance de la demande d’énergie éolienne. Du fait des objectifs ambitieux limitant le recours aux combustibles fossiles, et des progrès technologiques qui permettent de fabriquer des turbines à moindre coût, la capacité mondiale de l’éolien a connu une croissance de 9 % par an au cours des dix dernières années. En 2020, la puissance installée a augmenté de 24 %, pour atteindre le chiffre record de 78 gigawatts (GW). Les parcs éoliens en Chine et aux États-Unis, qui représentaient 60 % de cette demande, se sont empressés de déployer de nouvelles installations avant l’échéance des programmes de subventions et de crédits d’impôts [en 2021 en Chine et en 2022 aux États-Unis]. “On se serait cru dans les derniers temps d’une ruée vers l’or”, témoigne le représentant d’un fabricant occidental d’éoliennes installé en Chine. Contrairement à l’or, les éoliennes ne profitent pas uniquement à leurs propriétaires mais au monde entier. Mais, revers de la médaille, “l’envolée soudaine de la demande a mis à rude épreuve toute la chaîne d’approvisionnement du secteur”, explique Sashi Barla, de la société de conseil [spécialisée dans l’énergie] Wood Mackenzie. Et la première victime de cette fièvre de l’éolien a été l’Équateur, qui assure plus de 75 % de la production mondiale de bois de balsa – un mot espagnol qui signifie “radeau”.
Rigide et léger, le balsa entre dans la composition des pales d’éoliennes : le cœur en bois est pris en sandwich entre deux “peaux” de fibre de verre qui renforcent sa résistance. Dans les années 1980, les éoliennes étaient équipées de pales de 15 mètres d’envergure et pouvaient produire 0,05 mégawatts (MW). Aujourd’hui, les éoliennes offshore ont des pales de plus de 100 mètres de long et génèrent jusqu’à 14 MW. Or plus une pale est longue, plus elle intègre de balsa. Aux États-Unis, les ingénieurs du Laboratoire national des énergies renouvelables (NREL) ont calculé que, pour une pale de 100 mètres, il fallait 150 mètres cubes de balsa, soit plusieurs tonnes.
Cette essence atteint sa densité optimale en cinq à sept ans à peine. Les principaux fabricants de turbines comme Vestas au Danemark et Siemens Gamesa en Espagne se procurent l’essentiel de leur bois (ainsi que les mousses synthétiques, substituts moins recherchés) auprès de trois fabricants de matériaux d’âme structurelle. L’entreprise suisse 3A Composites possède plus de 10 000 hectares de plantations de balsa dans les plaines côtières d’Équateur. Une autre société suisse, Gurit, et le suédois Diab se fournissent auprès de producteurs et agriculteurs indépendants, auxquels ils donnent les semis et assurent une formation et qui font pousser du balsa avec d’autres cultures.
La demande de balsa est beaucoup moins prévisible que celle des sapins de Noël par exemple. C’est pourquoi, explique Ray Lewis, directeur de l’éolien chez Diab, “le marché du balsa a toujours été plus ou moins en crise”. Vers 2005, la hausse de la demande a incité les producteurs à planter davantage. Puis, quand en 2011, sous l’action conjointe de réglementations plus strictes et du ralentissement de l’économie chinoise, l’installation de turbines a considérablement diminué, le prix du balsa a dégringolé.
L'essor de la demande chinoise. La dernière crise était différente. En 2018, l’envolée de la demande a très largement dépassé l’offre de balsa cultivé. Entre la mi-2019 et la mi-2020, le prix a doublé. En 2019, l’Équateur a exporté pour 219 millions de dollars [181 millions d’euros] de balsa, soit 30 % de plus que le précédent record de 2015. Au cours des onze premiers mois de 2020, les exportations ont atteint 784 millions de dollars [647 millions d’euros]. En 2020, Diab vendait le balsa 1 800 dollars [1 485 euros] le mètre cube – trois fois plus cher qu’en 2018.
Cette poussée de la demande venait essentiellement de Chine, qui a construit plus de turbines que tout autre pays. En 2006, la République populaire ne disposait que de 2,6 GW de capacité installée, contre 21 GW en Allemagne et 12 GW aux États-Unis. En 2019, alors que l’Allemagne était passée à 61 GW et les États-Unis à 105 GW, la Chine les avait distancés, avec 236 GW. À la fin de l’année dernière, le président Xi Jinping annonçait qu’il voulait porter la capacité de production éolienne et solaire à 1 200 GW à l’horizon 2030. Les constructeurs chinois de turbines comme Goldwin et Envision s’adjugent aujourd’hui près de 30 % du marché mondial.
La flambée du prix du balsa a également attiré des intermédiaires “comme le miel attire les abeilles”, commente Ray Lewis. En quarante ans d’expérience dans le secteur de l’énergie éolienne, c’était la première fois qu’il était sollicité par des entreprises dont il n’avait jamais entendu parler, proposant de lui vendre des camions de balsa. Il n’a pas donné suite. Les entreprises chinoises achetaient en revanche à tour de bras. Certaines ont installé des scieries en bord de route. Plus de 75 % des exportations équatoriennes de balsa au cours des onze premiers mois de 2020 sont parties en Chine. Bien qu’elle ait connu l’une de ses meilleurs années, Plantabal, la filiale équatorienne de 3A, a vu sa part des exportations de balsa tomber de 20-25 % à 8 % à peine, tandis que celle de Diab est passée de 15 % à 5 ou 6 %.
Ce boom du balsa et l’effondrement qui a suivi ne sont pas sans rappeler la fièvre du caoutchouc amazonien au début du xxe siècle. Des collecteurs de latex, employés dans des conditions quasi esclavagistes, approvisionnaient l’Europe et les États-Unis en pleine industrialisation, jusqu’au jour où la production s’est déplacée vers l’Asie, les abandonnant à un sort encore plus misérable. Bien qu’ils soient mieux protégés, les indigènes équatoriens n’en restent pas moins vulnérables à l’exploitation. Les balseros, comme les exploitants miniers et pétroliers avant eux, ont tiré profit de la misère et de la naïveté des indigènes, assure Saúl Nihua. Les Huaoranis ne sont en contact avec le monde extérieur que depuis les années 1950. Les abatteurs étaient souvent payés en alcool ou en marijuana, ce qui n’a fait qu’aggraver les problèmes de toxicomanie et de violence.
Autre effet pervers : la surexploitation forestière. Le balsa n’est pas aussi bien protégé par la réglementation que d’autres essences plus rares. Les “espèces pionnières” à croissance rapide peuvent être abattues pratiquement partout, y compris dans la forêt pluviale, avec un simple “permis de collecte”. Pour “blanchir” les balsas abattus illégalement – sans permis officiel ou dans des zones protégées comme le parc national Yasuní, où vivent plusieurs tribus isolées –, les trafiquants peuvent les mélanger à d’autres essences, explique un agent des douanes. Des bûcherons ont prélevé des arbres trop jeunes pour fabriquer des pales ou expédié en Chine du balsa non séché, qui a pourri pendant le transport. Le ministère de l’Environnement équatorien se flatte d’avoir contrôlé 1,4 million de mètres cubes de balsa en 2020, soit le double de l’année précédente, et d’en avoir saisi quatre fois plus qu’en 2019 – ce qui, au total, représentait moins de 4 000 mètres cubes.
Le balsa ne stocke que très peu de carbone, mais les coupes sauvages encouragent le trafic d’autres espèces végétales.
Contrairement aux plus gros arbres de l’Amazonie, le balsa ne stocke que très peu de carbone, mais les coupes sauvages encouragent le trafic, la chasse et le prélèvement d’autres espèces végétales et animales. Global Forest Watch, un outil en ligne utilisant les données satellites pour suivre en temps réel les déforestations, a enregistré un nombre “inhabituellement élevé” d’alertes signalant des “pertes de couvert forestier” en Équateur au cours du second semestre 2020.
En octobre, au terme de plusieurs assemblées villageoises, les Huaoranis ont décidé de chasser les bûcherons. Les Wampís, autre peuple autochtone établi sur une réserve de 1,3 million d’hectares sur la frontière de l’Équateur et du Pérou, ont pris la même décision. Voyant que les intrus refusaient de partir, la tribu s’est emparée de sept bateaux chargés de bois. En représailles, le 2 décembre, les bûcherons ont pris 19 Wampís en otage sur un pont. Ceux-ci ont été relâchés quelques heures plus tard, après que les autorités péruviennes ont convaincu la tribu de restituer le bois.
Les bûcherons ont quitté Ewegono juste avant l’arrivée de The Economist, en décembre, mais les signes du boom du balsa sont encore visibles : un foyer communautaire flambant neuf, une antenne satellite et un terrain de football tracé par de la sciure. La crise est manifestement passée par là. Des troncs de balsa sont entassés en désordre près du fleuve. Le cours du bois a chuté de moitié, car les constructeurs chinois d’éoliennes ont arrêté la production jusqu’en février, après le nouvel an chinois. Au milieu du fleuve, les villageois cultivent du maïs sur une île broussailleuse où pratiquement tous les arbres ont été abattus. “Il y a trois ans, cette île était couverte de balsa”, soupire Johnny Tocari, représentant de la nation huaorani d’Équateur.
Le boom du balsa de l’année dernière aura peut-être signé la fin de l’âge d’or. La pénurie a incité les constructeurs à modifier au plus vite la composition des pales d’éoliennes, qui seront désormais fabriquées partiellement ou entièrement en PET (polytéréphtalate d’éthylène), une mousse synthétique meilleur marché mais longtemps considérée comme un matériau de moindre qualité. Depuis que Vestas, premier fabricant mondial d’éoliennes, a introduit les premières pales intégralement en PET, d’autres se sont ralliés à sa solution.
Vers une récolte durable. Wood Mackenzie prévoit que la part du PET passera de 20 % en 2018 à 55 % d’ici à 2023, alors que la demande de balsa restera stable. Les constructeurs chinois de pales continueront à utiliser le bois pendant encore quelque temps, car ils n’ont pas encore réussi à produire du PET à un prix compétitif. L’avenir à long terme du balsa comme composant des pales repose en partie sur la capacité à résoudre les problèmes que l’Équateur a rencontrés ces deux dernières années.
Les autorités équatoriennes et les indigènes espèrent y parvenir. En novembre, le ministère de l’Environnement a exclu le balsa de la liste des essences à croissance rapide pouvant être abattues avec des permis simplifiés.
Les Huaoranis projettent de créer une coopérative pour récolter le balsa de façon durable et le vendre à prix équitable à une scierie de Guayaquil. Des initiatives similaires fleurissent dans toute la région. Certaines sont financées par des ONG, d’autres par des exportateurs de balsa comme Plantabal. Ils espèrent que les consommateurs d’énergie verte seront suffisamment vigilants pour exiger des bois produits dans le respect de normes sociales et environnementales rigoureuses. “Un habitant de Stockholm pourrait-il recharger sa voiture électrique sans état d’âme avec de l’énergie produite par du bois acheté illégalement en Amazonie ?” interroge le PDG de Plantabal, Ramón del Pino.
Publié le 30 janvier
Résumé: Ce document textuelle nous parle de la fabrication de palle d'éolienne en balsa bois exotique a croissance rapide, qui poussent vite est et léger mais qui et coupé et acheté illégallement  en amazonie par des grands groupes constructeur d'éolienne qui achète le bois en trés grande quantité a bas prix. Face a toute ces coupe il ya eux pénurie de balsa, les constructeurs ont du modifier la composition de leur pales d'éoliennes en(PET) une mousse synthétique mais pas aussi durable et naturel que le balsa.  
SOURCE
THE ECONOMIST
Londres, Royaume-Uni Hebdomadaire, 1 583 955 ex. (2020)
economist.com
Grande institution de la presse britannique, The Economist est la bible de tous ceux qui s’intéressent à l’actualité internationale. Ouvertement libéral, il défend généralement le libre-échange, la mondialisation, l’immigration et le libéralisme culturel. Il est imprimé dans six pays, et 85 % de ses ventes se font à l’extérieur du Royaume-Uni.
Auteur : Harry de Quetteville
URL/http://lirelactu.fr/source/courrier-international/38d3442e-2b22-4c61-850e-b43bfec6497d
Courier international n°1583   CDI /24289
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